Parlons fantômes ...

Publié le par Charlie

 

 

          Les Américains partagent avec une partie de leurs ancêtres culturels les Britanniques une certaine fascination pour les fantômes. Rendez visite à des amis vivant dans une maison bâtie il y a trois-quarts de siècle ou plus, et nombre d’entre eux vous diront qu’ils croient la maison hantée par un esprit. Ils vous parleront d’objets disparaissant pendant quelques jours, de craquements dans l’escalier, de murmures dans un coin de chambre la nuit. Une maison américaine d’un siècle ou plus, c’est rare. Certes, on trouve de vieilles demeures à San Francisco, Boston ou à La Nouvelle-Orléans, où je viens d’écumer pendant deux semaines les bars et restaurants de la ville. Mais l’Américain moyen n’est guère habitué aux bruits du bois centenaire qui travaille, au grincement des parquets d’antan, ou aux courants d’air des vieux greniers. L’explication la plus romantique l’emporte donc souvent sur la plus rationnelle. Il est donc de bon ton de ne pas contredire vos amis du Nouveau Monde lorsqu’ils vous parlent des phénomènes surnaturels qui semblent peupler n’importe quelle bâtisse remontant au gouvernement Truman, ou, mieux encore, une demeure victorienne épargnée par le grand incendie de 1906. Parfois cependant, j’ai du mal à résister à la tentation d’en rajouter dans le même sens : « La maison où je loge est construite sur un ancien cimetière indien », ai-je envie de raconter, même si c’est un gros mensonge (qui toutefois pourrait être vrai — des vestiges amérindiens ont été trouvés sur un versant de la colline où la ferme est établit). N’importe quel histoire de fantôme prend des allures de Ghostbusters à côté de celle d’un Poltergeist potentiel !

 

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          Mais parlons de vrais fantômes ... Parlons d'Halloween ! Ououh, j'en vois déjà qui grince des dents et qui cherche la petite croix rouge en haut à droite de l'écran. Arrêtez !!! Laissez-moi vous expliquer une chose :


 

Tous les ans, c’est la même chose. Les grincheux dénoncent la commercialisation à outrance dont fait l’objet la fête d’Halloween, ne manquant jamais de vous asséner qu’elle a été importée par les Etats-Unis — ce qui n’est pas tout à fait vrai. Mais il est indéniable que les Américains, champions du consumérisme toutes catégories (suivis de près par les Japonais, soulignons-le), savent rebondir sur les moindres occasions pour exercer leur talent. C’est donc le match automnal de l’année : celui du chrysanthème contre la citrouille. Avec comme grand vainqueur, le nombre impressionnant d’articles dans la presse locale annonçant tantôt le déclin de la bonne vieille tradition française de la Toussaint, tantôt celui de la commerciale Halloween.


Mais revenons aux origines de cette célébration, grâce à mon ami Wikipédia. Les propos qui vont suivre ne sont pas les miens, vous pouvez retrouver l’article au complet ICI. J’ai juste sélectionné l’essentiel de ce que je veux vous montrer : Halloween, c'est trop COOL !


           Halloween est une fête folklorique anglo-saxonne, à laquelle certains prêtent une origine celtique, basée sur la concomitance calendaire du 1er novembre, période de l'antique fête religieuse celtique de Samain. Cette tradition a été transportée en Amérique du Nord au XIXe siècle par les Irlandais, les Écossais et autres immigrants. L’étymologie du mot Halloween appartient strictement à la langue anglaise,  sans aucun rapport avec le galéique  ou toute autre langue celtique. Son nom actuel est une altération de All Hallows Eve, qui signifie littéralement « le soir de tous les saints », c'est-à-dire la veille de la fête chrétienne de la Toussaint.


Le principal symbole d'Halloween est la citrouille  issu de la légende irlandaise de Jack-O'-Lantern.  Il est probablement le personnage le plus populaire associé à l'Halloween. Il nous provient d'un vieux conte Irlandais. Jack aurait été un avare, un personnage ivrogne, méchant et égocentrique. Un soir, alors qu'il était dans une taverne, le diable lui apparût et lui réclama son âme. Jack demanda au diable de lui offrir à boire, un dernier verre avant de partir pour l'enfer. Le diable accepta et se transforma en pièce de six pence. Jack la saisit et la plaça immédiatement dans sa bourse. Cette dernière ayant une serrure en forme de croix, le diable ne pouvait s'en échapper. Finalement, Jack accepta de libérer le diable, à condition que ce dernier lui accorde un an de plus à vivre. Douze mois plus tard, Jack fit une autre farce au Diable, le laissant en haut d'un arbre (sur lequel il avait gravé une croix grâce à son couteau) avec la promesse qu'il ne le poursuivrait plus. Lorsque Jack mourut, l'entrée au paradis lui fut refusée, et le diable refusa également de le laisser entrer en enfer. Jack réussit néanmoins à convaincre le diable de lui donner un morceau de charbon ardent afin d'éclairer son chemin dans le noir. Il plaça le charbon dans un navet creusé en guise de lanterne et fut condamné à errer sans but, jusqu'au jour du jugement dernier. On l'appela alors Jack of the Lantern (Jack à la lanterne en anglais), ou Jack-o'-lantern. Il réapparaît chaque année, le jour de sa mort, à Halloween


Halloween aux Etats-Unis. À la suite d'une famine, les coutumes et les pratiques se déplacèrent, avec l'émigration irlandaise de 1646 à 1648, vers les Etats-Unis. C'est à la fin du XIXe siècle qu'elle y devient une source de festivité avec les déguisements et les décorations tournant autour des têtes de morts, fantômes, squelettes, sorcières. Les enfants déguisés en sorcières ou en fantômes défilent dans les rues en frappant aux portes et en revendiquant des petits cadeaux (des bonbons) sous menace de malédiction en cas de refus. La coutume du trick or treat, qui signifie « tu paies ou tu as un sort », est apparue aux États-Unis dans les années 30. Halloween en France. Dans plusieurs pays ne célébrant traditionnellement pas Halloween, son introduction a suscité une opposition plus ou moins forte. Certaines voix se sont élevées pour dénoncer une américanisation croissante du monde, ou pour craindre que les fêtes religieuses autour du 31 octobre, comme la Toussaint , ne soient balayées par cette fête. En France , la fête a connu un succès important mais passager autour de l'an 2000. Rapidement, certains Français critiquent cette importation d'Halloween en la dénonçant comme une opération marketing. Néanmoins les magasins se remplissent d'articles dédiés (costumes, citrouilles, bonbons), la vogue culminant autour de l'an 2000. Elle s'impose alors en France en moins de quatre ans comme la troisième fête commerciale de l'année, juste derrière Noël et le jour de l'an. Mais assez rapidement, la fête s'essouffle. Les rayons des supermarchés français sont moins fournis en objets destinés aux célébrations d'Halloween. La pure logique commerciale et la survente médiatique de la fête en France sont mises en avant pour expliquer ce rapide retour de balancier. Halloween a aussi beaucoup souffert de vives oppositions politiques ou religieuses, la fête entrant en concurrence avec la Toussaint. Une étude du Centre de Recherche pour l'Etude et l'Observation des Conditions de vie (CREDOC), commandée par la Chambre syndicale nationale des arts funéraires et datée de 2005, fait apparaître en parallèle une récente augmentation du succès commercial de la fête de la Toussaint. Au mois d'octobre, les confiseurs vendent leurs bonbons en indice 130 contre 100 les autres mois, ce qui montre bien le succès de la fête, du point de vue des confiseurs tout du moins. D'après le directeur du Crédoc même, « le chiffre d’affaires de la fête d’Halloween en France n’a jamais dépassé celui des fleuristes pour la Toussaint ».


 

 

Halloween semble donc être en perte de vitesse en France. D’autant que sa rivale catholique connaîtrait, elle, un regain d’intérêt. Même si la fête peine à séduire les jeunes générations (dont la Toussaint évoque plus les vacances que le souvenir des défunts !), la tradition demeure néanmoins.

 

Mon avis sur Halloween était plutôt très mitigé au départ, mais c'était avant de l'expérimenter ici. Je suis, en ce moment, à Gurley en Louisiane, à 45 minutes de Bâton Rouge, dans une famille de 4 jeunes enfants : William (7 ans), Shewen (5ans), Paxton (3 ans) et Samantha (2 ans). Je partage mon quotidien avec plus de 11 wwoofeurs américains : Haley, Dylan, Daniel, Sara, Jon, Andrew, Sadie, Caroline, Elizabeth, April et Autumn et 2 wwoofeurs britanniques : Andy et Emma. Pour vous dire que je suis cernée par des adeptes d'Halloween ! La tradition a d'ailleurs commencé dès le samedi 30 octobre, par une fête organisée par un voisin-ami de Prentiss et Hutch (mes hôtes), australien d'origine et pizzayolo à ses heures perdues. Une cinquantaine de personnes était au rendez-vous, tous en costumes bien sûr. Et je peux vous dire que ça fait vraiment bizarre de voir une octogénaire, déguisée en hot-dog géant ! Pour ma part, j'étais un clown hypocondriaque et dépressif. On a tous passé une super soirée autour d'un énorme feu de camp, à raconter des histoires d'horreur ou des histoires tout court, en mangeant des marshmallows grillés. Dimanche 31 octobre, je suis devenue, en l'espace d'une nuit ...trrrlrlrllrlrlrrlrlrlrlrl (roulement de tambour) : le Mime Marceau, version 2.0 : Marcel le psychopathe. En route pour la Nouvelle Orléans, le French Quarter. Cette ville est officiellement complétement allumée, j'adore ! De 18h à 5h du matin, on danse toute la nuit sur les toits des voitures dans les rues animées (et le mot est faible !) et bondées de Bourbon St à  Frenchmen St. Je retrouve mon ami SeaBass, déguisé en proxénète (?!). On fait du shopping à 6h du mat', pour, finalement, finir une heure plus tard complétement exténué dans le van d'Elisabeth. On rentre le lundi midi, le maquillage partiellement effacé qui rend le personnage incarné méconnaissable, témoin d'un nuit agitée. On dort facilement 18 heures d'affilée ... Je n'imagine même pas Mardi Gras, passé à la Nouvelle Orléans !

 

           Bref, je n'ai sans doute convaincu personne et peut-être que vous trouvez toujours Halloween  comme étant une fête malsaine, ridicule, ringuarde et mauvaise, et que c'est avant tout l'expression commerciale du vide de la fin octobre. Mais, ici, je vous assure, Halloween a une toute autre allure et je trouve que c'est avant tout un bon prétexte pour faire la fête et oublier les longues soirées automnales !

 

 

 


Et en exclus, 25 secondes dans le French Quarter à 2h du matin, un 31 octobre.

Publié dans Arts et Cultures

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M
<br /> Salut notre Lalotte en ce beau dimanche automnale pluvieux et ventée ! Toi, nous supposons que tu profites encore du soleil. Veinarde ! Nous pensons tous à toi et attendons des photos de Guerley,<br /> mais savons que le téléchargement de celles-ci est plus difficile où tu te trouves actuellement. Plein de gros bisous de l'Anjou.<br /> Les Hêtres<br /> <br /> <br />
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